Chaplin et les images - L’Expo

Du 07 juin au 18 septembre 2005

www.jeudepaume.org

Jeu de Paume - site Concorde - Paris

Chaplin et les images est la première exposition majeure réalisée à partir des archives de la famille Chaplin. Elle propose de raconter l’histoire de Charlie Chaplin - l’acteur et le personnage public - et de montrer la construction du mythe de Charlot, de le mettre face à son image.

Commissaires : Sam Stourdzé et Christian Delage.

Réalisée avec le soutien de l’association Chaplin et coproduite avec la Kunsthal,

Rotterdam et les Deichtorhallen, Hambourg.

Avec le soutien d’Olympus France et en collaboration avec MK2, la Cinémathèque de Bologne et Lobster.

En partenariat avec Janvier, Publimod, les papiers Arches Digital – Antalis, Beaux-Arts magazine et i >TELE.

Olympus France et la Fondation nationale des arts graphiques et plastiques

s’associent aux activités du Jeu de paume.

Neuflize Vie soutient le Jeu de paume.

L’exposition

Une grande richesse d’œuvres et de documents

Les archives photographiques du studio Chaplin

L’exposition présente plus de 250 photographies (photographies de plateau, tournage, ou studio). Les photographies anciennes sont encadrées et accompagnées d’une série de petits tirages modernes qui se déploient comme autant de séquences cinématographiques. Ces niveaux de lecture multiples forment des ensembles qui expriment dans leur contexte les nombreuses facettes de l’artiste.

L’album Keystone

Présenté pour la première fois au public, l’album Keystone (où Chaplin fit ses débuts) est un objet original et unique. Chaque planche se compose de photogrammes accompagnés d’un texte manuscrit qui retracent les histoires des 35 premiers courts-métrages dans lesquels Chaplin joua en 1914. On y découvre la mise en place progressive du personnage de Charlot par un Chaplin tout juste âgé de 25 ans.

Les extraits de films

Une quinzaine d’écrans et dix projections présentent, sous la forme d’extraits ou de montages, des morceaux choisis de l’œuvre de Chaplin et répondent aux mises en évidence révélées par la photographie. Un "making of" couleur réalisé à la fin des années 1930 par son frère Sydney Chaplin sur le tournage du Dictateur. Une scène de plus de huit minutes, coupée au montage, des Lumières de la ville, où Charlot, confronté à un petit morceau de bois, décline à merveille tous les ressorts comiques offerts par une situation simple. Le film de 1918, How To Make Movies, jamais sorti à l’époque, qui présente les coulisses du studio Chaplin. Des "home movies", petits films de famille tournés en 8mm couleur. On y découvre un Chaplin grisonnant qui, entouré de ses enfants, leur rejoue les gags qui l’ont rendu célèbre.

Les albums de presse du studio Chaplin

Soucieux de son image, Chaplin mit en place un efficace bureau de presse dont la mission fut, entre autres, de collecter et d’assembler les coupures de presse le concernant. Plus de 120 volumineux albums furent ainsi constitués, rassemblant plusieurs dizaines de milliers de parutions dans tous les pays. Totalement inédits, précieusement conservés par les Archives de Montreux, l’exposition présente, pour la première fois, quelques uns de ces albums.

Les œuvres d’artistes

Charlot devint l’une des références des mouvements artistiques qui, dès les années 1910-1920, avaient décidé d’ébranler « l’académie ». L’exposition montre comment certains des artistes qu’il fascinait, de Fernand Léger à Erwin Blumenfeld, s’approprièrent son image.

Les affiches anciennes

La présentation d’une dizaine d’affiches originales servant à la promotion de ses films permet d’appréhender l’évolution de l’image de Charlot tout au long de sa carrière.

Les grands axes de l’expo

La création de Charlot

Les photographies et les extraits de films permettent de reconstituer la mise en place progressive du personnage de Charlot. Charlot ne fut pas toujours le petit vagabond mélancolique, solitaire et profondément humaniste, ancré dans la mémoire collective. Au contraire, le premier Charlot, celui qui apparaît sur les écrans en 1914, est un personnage antipathique, sournois et coquin. Séduire la femme de son voisin, dérober en douce ses compères, tours pendables et coup de pied par derrière se comptent au nombre de ses situations favorites. Il faudra attendre quelques années et notamment Le Kid (1921) pour que le personnage évolue.

Chaplin, cinéaste

Revenir sur le lieu du tournage, analyser la construction d’une scène, dévoiler la mécanique d’un gag, découvrir la chorégraphie du mouvement, sont autant de moments qui permettent d’entrevoir la précision chaplinienne. Unanimement salué comme un formidable acteur, derrière la centralité de Charlot se cache aussi un Chaplin cinéaste.

De la reconnaissance à l’exil

Au sommet de la gloire, Chaplin choisit l’engagement. À partir des années 1930, il introduit régulièrement dans ses films les éléments d’une critique sociale. Ce sera l’amorce d’un divorce lent avec le public. En 1952, sur le bateau qui le conduit en Angleterre, Chaplin apprend que son visa américain ne lui sera pas renouvelé. Il vivra dès lors en Suisse, entouré de Oona, sa dernière femme, et de ses huit enfants.

La parole de Chaplin, la mort de Charlot

Devant l’arrivée du cinéma parlant (à partir de 1927), Chaplin va reculer l’échéance aussi longtemps qu’il pourra. Dans Les Lumières de la ville (1931), il  continue, comme si de rien n’était, à faire évoluer son personnage dans un univers muet. Avec Les Temps modernes (1936), Charlot consent, à la fin du film, à faire entendre sa voix en improvisant un  « yaourt » incompréhensible dans une chanson dont il a oublié les paroles, créant un effet comique irrésistible. Finalement, en 1940, Chaplin, dans la pleine gravité de la Seconde guerre mondiale, donnera la parole au personnage de Charlot pour sa dernière apparition dans Le Dictateur. Ce discours qu’il avait si longtemps repoussé, Charlot l’adressera à l’humanité entière avec un message d’espoir et de paix.